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Photo du rédacteurRameurs Tricolores

#Tribune : Ici et Maintenant (revue a-INS)

Dernière mise à jour : 16 mai 2019


a.INS - Association des Amis de l'INSEP

Le numéro 25 de la revue "Liens, de l'Association des Amis de l'INSEP a-INS vient de paraître en cette fin février 2013. Henri Hélal, secrétaire général de cette association et membre éminent de l'AIA y publie une tribune intéressante sur l'évolution nécessaire politique sportive de notre pays, notamment après les Jeux Olympiques de Londres et en ce début d'olympiade :


"Notre système de gouvernance du sport est unique au monde. Né avec la Vème République, il a permis le redressement du sport français, sorti exsangue des J.O. de Rome en 1960. Le voilà radicalement remis en question. Non que cela soit la première fois : après les Jeux de Tokyo, on enviait le CONI, seul maître à bord du sport italien et aujourd'hui, après ceux de Londres, le système anglais est paré de toutes les qualités. L'idée de changement - et non pas d'évolution - émerge au point que des prémices de convergences se révèlent, s'expriment, se discutent, comme si un tabou était tombé."

"Quelles sont les causes de cette accélération ?  1) Les résultats mitigés de Londres : quid de notre classement à peine flatteur, si le judo et la natation n'avaient pas fait carton plein ?  2) La volonté affichée du mouvement sportif français de prendre en main le pilotage national de la politique sportive de haut niveau.  3) Le contexte économique et la tension des finances publiques.  4) Et, depuis peu, le rapport sévère de la Cour des Comptes (le premier sur le sport) qui, à bien le lire, revient à remettre en cause la place et le rôle du ministère des Sports ; pas moins !


Tout se passe comme si les informations dispersées et compartimentées étaient enfin regroupées, analysées et conceptualisées pour « donner du sens » à ce qui pourrait (ou devrait) devenir le nouveau système de gouvernance du sport français. Quand les concepts et les analyses objectives rencontrent (peu importe les raisons) des volontés politiques de toute nature et des hommes pour les porter, le changement redevient possible.

"On dit « la chose » très difficile ? Qui peut en douter ? Le chantier est prometteur mais impressionnant : une stratégie nationale du sport de haut niveau acceptée et lisible par tous, une redéfinition des attributions, des rôles et des fonctions de tous les acteurs du mouvement sportif, institutions comprises, des structures de pilotage dotées de moyens adéquats, des évaluations en temps réel, des mises en conformité des textes administratifs et réglementaires, les conditions d'accès aux moyens de l'Ètat à redéfinir, etc. Il faudra trop de temps arguent les sceptiques : raison de plus pour démarrer. Certains trouvent « la chose » impossible : raison de plus pour s'en emparer sans retard ; le sport anglais a entrepris sa révolution copernicienne en 1997, après Atlanta, où il était exsangue lui aussi.

"Pour d'autres : « la question préalable doit être de savoir...». Mais de savoir quoi ? Le temps n'est plus à l'idéologie mais à la confrontation directe et immédiate avec la complexité de notre monde. Il nous faut innover, créer, dépasser nos blocages, oublier nos certitudes, inventer, s'adapter aux réalités de terrain en se méfiant plus qu'avant de l'idéologie et de « la docte ignorance des experts ».

"Le sport français mérite que l'on bouscule des habitudes trop installées pour, ici et maintenant, écrire un nouveau « logiciel », pour reprendre la marche en avant et lui redonner cet indispensable grand projet qui fait défaut."

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